Proposition d’écriture à distance du 18 décembre 2020
 
Rencontres, ateliers Textes et Images
Voyageurs, ils devinrent écrivains, Écrivains, ils se firent voyageurs…
 Robert Louis Stevenson (1850-1895)




“L’amoureux
des îles”
“ J’écris pour distraire…
Le devoir d’un écrivain, c’est d’enchanter

Écossais, né à Édimbourg, le petit robert Louis était de constitution fragile et maladive. Il dut passer une bonne partie de sa jeunesse confinée chez lui, dans sa chambre. Pour combler cet alitement, il lisait beaucoup, rêvait et commença à écrire très jeune des aventures dans des iles très ensoleillées. Un soleil dont il avait besoin pour soigner ses poumons malades et un corps torturé par d’incessantes quintes de toux. A dix-huit ans, il opte pour une carrière d’avocat, mais il commence à voyager dans le sud pour le climat. D’abord le sud de la France avec un voyage dans les Cévennes qu’il arpente seul avec une ânesse “Modestine”. Douze jours de marche qui lui offrent une expérience qu’il racontera dans un récit : “Voyage avec un âne dans les Cévennes”. En France, il rencontre une américaine dont il tombera follement amoureux et qu’il suivra en Californie en attendant qu’elle divorce de son mari. Fanny deviendra sa femme. Ils partagent lecture et rêve d’aventures. De cette complicité naîtra un garçon qui les suivra dans leurs voyages. Il écrira pour lui : “l’île aux trésors” qui le rendra célèbre. Manichéen, les bons et les méchants s’affrontent dans ses livres en particulier dans : « Docteur Jekill et Mister Hyde. » Sa santé de nouveau fragile, il va repartir sur des terres ensoleillées et choisit les îles polynésiennes où il s’attachera à décrire et défendre la culture des iles du Pacifique menacées par les missionnaires et les colons. Il dénoncera aussi les exactions commises par les autorités coloniales allemandes.
À quarante-cinq ans, il sera victime d’une hémorragie cérébrale. Pour qu’il soit enterré au sommet du mont Vala sur l’une des îles Samoa avec la mer en perte de vue, trois cents Samoans se sont relayés avec leurs machettes pour tracer un chemin dans la jungle.
 
Propositions d’écriture :
 
            1/ Stevenson, dans son livre l’île aux trésors, nous parle de pirates mais surtout d’une carte qui pourrait nous amener aux trésors, au butin de ces dits pirates.
Ses descriptions avec des noms de lieux sont très parlants, et plein d’imagination de son invention. La première proposition d’écriture serait de construire une carte avec un territoire (notre maison, un bout de ville, la notre ou une autre) et d’y placer nos trésors, le butin d’une randonnée, d’un parcours, d’une décoration etc…
            2 / Dans un coffre ou une valise dans un, ou votre, grenier, vous découvrez un trésor ou des trésors (objets, lettres, bijoux etc…). Racontez, construisez un récit avec vos découvertes.
            3 / Vous prenez un dictionnaire. Comme une valise à mots ou un trésor de mots, vous piochez des mots au hasard, et vous en faites un récit.
           
A vous de jouer…. Soyez bon joueur.

 LA, C'EST UN TRESOR QUI M'A TROUVEE / Cécile

Je cherche tout toujours, tout le temps.
Mais là, c'est un trésor qui m'a trouvé. 
En effet, dans le cohu bohu de mon cœur, je ressens que c'est lui. 
 
À la Rochelle, rue de la Désirée, nous avons liés nos sentiments. 
La mer parfois houleuse, parfois tendre, nous a unis. 
De retour à Paris, Montmartre et son Sacré Cœur nous a illuminés. Impossible pourtant d'entrer dans son antre. 
Puis dans mon appartement, de pièce en pièce, nous avons appris à nous connaître. 
De jours en nuits, nous avons partagé la nourriture puis nos êtres se sont ouverts à la quête de l'amour.

Le trésor de ma vie, c'est le cœur qui me l'a donné.

Fructueux et évolutif, notre coffre fort s'agrandit en laissant passer les années.
Jusqu'où iront nous dans la découverte des joyaux de la vie ?
Seul le temps saura nous le dire.
Des photos, des musiques, des vues de l'esprit nous rassemblent, nous ressemblent. 
Mais comme tous les trésors, il faut bien le tenir caché.

Alors humblement, on avance, mais pas à découvert.

LE TRESOR DU GRENIER / Joël

Mon grand-père est l'homme debout à gauche, et ma grand-mère la premièrefemme à gauche, elle était magnigfique !

Au décès de mes parents et grands-parents, j'ai conservé deux valises où j'ai mis des photos, des objets, des cahiers, des livres. Cela fait plusieurs années que je n'ai pas ouvert ces valises. Cette proposition d'écriture me donne l'occasion et le courage de me replonger dans ce monde de l'enfance, bercé par les repas de famille où mes grands-parents parlaient de leur séjour en Afrique pendant trois ans, où mon Grand-père était contremaitre pour la construction d'un pont à Abidjan en Côte d'Ivoire, ainsi que les récits sur la guerre mondiale de 1940 à 1945.
Sur un cahier d'écolier, ma grand-mère, qui avec ma tante, ont aidé l'institutrice qui apprenait le français et « les bonnes manières « aux enfants des ouvriers et du village, avait écrit quelques souvenirs ou impressions. Elle mentionne l'histoire de la cascade sacrée, qui se trouvait à une heure de marche de leur habitation en lisière de la forêt tropicale.
Les ouvriers du chantier, majoritairement issus du village, près de la cascade racontaient :
« Lorsqu'ils avaient la permission des esprits de la forêt, ils descendaient en méditant le long du chemin jusqu'au lieu sacré de la cascade et déposaient par une prière silencieuse, leur vœu le plus sincère, une guérison, une naissance, un amour.
Ces hommes ou ces femmes n'étaient pas toujours exaucés sur le champ, mais après un court ou un long cheminement, ils finissaient par obtenir ce que leur cœur voulait au plus profond d'eux-mêmes. Tous remontaient de leur baignade avec un beau sourire et l'eau ruisselait sur eux comme l'amour, d'une manière naturelle et belle. On pouvait voir sur leurs visages, le regard pur et innocent des enfants émerveillés par un monde fantastique.

La légende disait que deux fées vivaient tout près de cette belle cascade et qu’elles étaient les gardiennes de ce lieu sacré. Un magnifique papillon bleu outremer était la fée de la nuit et un splendide papillon jaune soleil était la fée du jour. Si une belle âme se présentait à la cascade, alors les fées virevoltaient jusqu'à elle pour la saluer et bénir sa venue de leur énergie et de leur douceur. Si la fée bleue apparaissaient, le visiteur savait qu'il devait chercher la réponse à ses questions dans ses rêves et si la fée or se présentait à lui c'était par des actions personnelles que le travail devait se faire. La légende ensuite disait qu'un des habitants du village, il y a fort   longtemps, était très jaloux de ces guérisons et vœux exaucés car lui vivait seul, avait souvent de forts maux de tête, pessimiste et pensait que ce n'était que de la chance qui était responsable de ces miracles.
Un jour, sans la permission des esprits, il se rendit à la cascade de nuit pour ne pas être vu de ses voisins. En sortant de sa baignade il glissa et on le retrouva au petit matin, immobile et glacée, avec une jambe cassée.
Les villageois eurent pitié de lui, car sa jambe ne guérissait pas et il ne pouvait pas bouger ni travailler, et il était seul. Ils appelèrent la sorcière du village pour l'ausculter. Elle lui prépara onguents et bouillons fortifiants, lui montra des exercices à faire.
Chaque jour, à tour de rôle, un membre du village lui apportait de quoi boire et manger, et restait un moment avec lui pour discuter. L'homme n'avait jamais eu autant de visites de toute sa vie.
En trois mois il fut guéri et il prit, une fois complètement guéri, le chemin du village voisin avec un grand bouquet de fleurs blanches pour remercier la sorcière et l'inviter à une grande fête qu'il voulait organiser pour la remercier ainsi que tous les habitants du village.

La sorcière vint à la fête où il y avait un buffet somptueux. Des musiciens ont joués toute la nuit, devant le sourire de cet homme heureux, généreux, aimé de tous, elle tomba amoureuse et resta toujours près de lui.
L'année suivante naquit de leur union un enfant lumineux et fort. Un soir, en pleine intimité, la sorcière lui demanda à l'oreille quel était son vœu le soir ou il tomba près de la cascade. Il lui répondit les yeux brillants d'émotion : Avoir de la chance ! C'est ce qui explique que tous les villageois se rendent à la cascade pour faire un vœu.
Ma grand-mère rajoutait : c'était réservé aux habitants du village ou leurs amis africains. Chaque colon, ouvrier comme contremaitre ou dirigeant avaient une nurse à disposition.
Ma grand-mère avait tissé un lien amical avec sa nurse et ses enfants. Quand ce fut le moment du départ, pour le retour en France, après plus de trois ans passés sur place, le pont étant terminé, elle lui dit « c'est interdit, mais je vais te conduire à la tombée de nuit à la cascade sacrée et tu pourras faire un vœu et tu auras de la chance toute ta vie.

 Mémère (c'est comme cela que je l'appelais à sa demande, car elle ne voulait pas de Mamie) a toujours dit que ce vœu avait été réalisé deux ans après son retour en métropole, mais que c'était un secret. Quelques jours avant son décès, à l'âge de 98 ans, alors que j'étais la seule personne qui lui restait de son passé et que nous étions très proches depuis toujours me confia la teneur de ce vœu. Mais il restera secret entre nous !


 LE TRESOR DU GRENIER / Colette


Benjamin avait hérité avec sa sœur de la maison de leur grand-mère et il leur fallait faire le tri, garder, jeter ou vendre tout ce qu’elle contenait et il y en avait : en dehors des meubles et des commodes à vider, se trouvait plus de cinquante ans d’objets entassés, bibelots, photos, papiers, cartes postales et souvenirs divers (certains remontant encore à la génération de leurs arrières grands-parents), sans compter les jouets cassés, les bouts de tissu d’un autre temps, mais pouvant servir (dixit leur chère Mamie !) et tout un bric-à-brac qui trainait dans le grenier au milieu des toiles d’araignée. Une fois le plus gros des meubles et objets divers sélectionnés  pour le rebut, pour la brocante ou pour une deuxième vie après un bon coup de pinceau, Benjamin s’attaqua au grenier. Il pensait qu’en une heure il aurait terminé  son tri en balançant par la fenêtre tout ce qui ne retenait pas son attention, mais il s’était aventuré dans un lieu certes rempli de vieilles choses mais pas seulement. Les malles qu’il avait aperçues n’étaient pas remplies de bouts de tissu ou de colifichets bien féminins mais de livres. Et pas n’importe quels livres !
Il y avait trois mondes différents : l’amour, car sa grand-mère était très fleur bleue, l’histoire, dont le grand-père était friand, et l’aventure, et ça, Benjamin se demanda lequel des deux les avaient lus, feuilletés et refeuilletés. Il n’avait pas souvenir de récits épiques que lui aient fait ses grands–parents, rien que des contes pour enfants. Et là un trésor s’offrait à lui, de pages cornées à force d’être tournées, d’images décolorées par le temps, de vies insoupçonnées, mais surtout de rêves !
Des romans du 19ème siècle, plusieurs de R.L Stevenson, dont l’Ile au Trésor, ainsi qu’un ouvrage au titre prometteur : « Les nouvelles 1001 nuits » !
Suivaient des livres de Jules Verne, R.Kipling, W. Scott, des auteurs qu’il connaissait de nom comme tous les écoliers, mais dont il n’avait jamais étudié plus qu’un extrait au collège.
Et puis, presqu’au fond de la malle dont il découvrait un à un les trésors, il trouva l’un des ouvrages les plus anciens, qu’il sortit avec précaution : une édition originale du fameux « Moby Dick », dont il se rappelait l’héroïque combat avec le capitaine Achab.
Peut-être son arrière-grand-père avait-il été baleinier ? Peut-être ses aïeuls avaient-ils fait le tour du monde, ou du moins le tour de l’Europe ou juste de la France ? Mais pourquoi n’avaient-ils pas partagé leurs souvenirs ? Peut-être avaient-ils juste rêvé comme lui en feuilletant les pages écornées de toutes ces richesses tombées dans l’oubli ? Benjamin était dans un étrange état, mal installé sur une autre malle remplie de cartes et de vieilles photos. Il sentait comme un soupçon de mélancolie l’envahir en se baignant dans ces vestiges de l’ancien temps qui lui ouvraient la porte sur des terres ou des royaumes inconnus.  Il se dit qu’il était devenu sentimental, regretta de n’avoir pas partagé les confidences de ses grands-parents, pensa ensuite à ses parents qui n’avaient pas voulu s’occuper de toutes ces vieilleries et qui avaient sans doute raté une belle occasion de rêver.
Il mit plusieurs minutes à sortir de cet état de bonheur nostalgique et à revenir à la réalité quand sa sœur l’appela pour des tâches plus terre à terre. Il décida de prendre son temps pour décider de l’avenir de ces joyaux qui étaient devenus siens, et de prolonger son séjour au pays des trésors.

TRÉSOR D’UN JOUR, TRÉSOR POUR TOUJOURS / Alix-Thiti

J’avais décidé, un matin, de ranger ma chambre qui était en bazar. Dans le tiroir du bureau, je trouve une toute petite pochette en tissu coloré de style africain. C’était un cadeau d’anniversaire, pour mes vingt ans, ça date ! Alors je l’ouvre pour en sortir trois petits bonhommes en bois fin, habillés de fil de couture coloré. Je me souviens des paroles de mon amie, de le mettre sous l’oreiller afin qu’ils chassent les mauvais rêves. C’est un cadeau que je considérais comme un trésor, car mon amie que j’apprécie beaucoup a pris le temps de trouver le cadeau qui me correspondait, moi qui faisais souvent des cauchemars. Ce présent auquel je me suis attaché, j’espère le garder encore longtemps. Maintenant il est sur mon bureau mais rangé. Vais-je m’en resservir ? pour mes nuits de sommeil agitées ?

Aujourd’hui je fais moins de rêves bizarres. Psychologiquement, j’arrive à les accepter ou à les affronter. Le trésor ne vient pas seulement d’un objet mais de l’esprit qui en émane. Mon esprit est apaisé. L’effet d’apaisement comme un placébo, un somnifère, me fait dormir.

Le vrai trésor c’est notre amitié, chaque jour qui passe est un trésor tel le soleil, sa famille, ses amis, ses animaux...

Tout ce qui nous rattache à la vie.


L'APPEL DU LARGE / Noëlla

  •  - Artemisia: ma fée des dunes est une plante protectrice
    qui lutte contre l'érosion.
     - La Licorne : Vaisseau de la marine du Roy, sous Louis XIV
     -  Le chevalier, François de Hadoque( ancêtre du capitaine)
      - La fée Mélusine
      - La fille des Sables : moi


    Photographies Noella Redais
    Mon souhait le plus cher ? Larguer les amarres pour prendre le large. Fallait-il dessiner une nouvelle carte pour appareiller ? Emprunter un itinéraire bis ?
    Le vent de panique ne soufflera pas ! Car je vais l'imaginer. Un format" raisin (50x65) brunit avec du Brou de noix,  et du Marc de café pour simuler les reliefs. Quelques gouttes d'encre magique pour rejoindre les profondeurs abyssales. Afin de créer l'illusion, je choisissais une bougie blanche, une couleur océan atlantique, que j'allais aussitôt. Ses effluves marines, sur vouaient déjà vers le large. La flamme vascillait, hésitante, prenait de la hauteur, puis embrasait le marc de café pour tracer la côte de lumière, ériger les corniches et ciseler les criques. Je modulais mon souffle, accentuais et prolongeait mon expiration pour que le brou de noix dilué difuse loin, si loin, modelant, remodelant le cordon dunaire, à peine consumé, juste ombré.
    Trois giclées d'encre, et les récifs surgissaient incisés au marc.
    Je laissais chavirer la cire bleu, qui brutalement heurtait la roche et s'écoulait jusqu'aux criques. J'esquissais à la cire blanche un sillage écumeux le long de la côte, qui s'échouait presque imperceptible, dévoilant le visible dans l'invisible, façonné par les mémoires minérales. Les bulles d'air s'enlaçaient, irisées par les rayons du soleil. Une voix enchanteresse les fit frissonner, Artémisia, notre bonne fée des dunes.
  • - Hâte toi, filles des Sables, l'équipage t'attend.
  • J'avais le vent en poupe, toute émoustillée de revoir mon Île. Sans plus attendre, il fallait mouiller l'encre ! J'y plongeais avec malice. Quelques gouttes d'outre-mer plus tard, une lame de fond émeraude me projetait à bord du trois mâts. Un individu m'accueilli en grande pompe.
  • -CFDH, Chevalier François de Hadoque, commandant du vaisseau " La Licorne", pour vous servir. En me saluant avec panache. S'adressant au moussaillon :
  • - Ma longue vue, tout en fixant l'horizon , il s'écria :
  • - L'outre-mer se retire, il est temps de mettre les voiles 
  • À bâbord toute, cap vers la côte de lumière. La Licorne lestée de rhum filait vers le largeeeeeeee.
  • Quelques rasades plus tard, une corne de brume retentit.
  • -   CFDH: " Tonnerre de...mille, millions de ...pavillon ennemi en vue ! Préparez vous à l'abordage!
  • - LFDS: " non!, Il arbore les couleurs nationales !
  • - CFDH: " nati i i i on quoi? Où est l'équipage ?
  • - LFDS: il n'y a qu'un skipper à bord.
  • - CFDH: c'est quoi ça ? Un amiral de bateau lavoir !
  • - LFDS: il navigue sur un voilier monocoque.
  • - CFDH: un voilier… Quoi ? Et les armoiries rouges sur la voile?
  • - LFDS: deux coeurs entrelacés surmontés d'une couronne et d'une croix avec pour devise: "Utrique fidelis"(fidèle à l'un et à l'autre, sous entendu, à Dieu et au roi !
  • Pendant longtemps, cela à fait couler beaucoup d'encre !
  • -CFDH: Viveeeeeeee   le  roy, en empoignant une bouteille. Dubitatif, il reprit sa longue vue et dit:
  • - Hummmm, je n'ai pas souvenance d'un tel blason! Estampillé....le Ven.. Vendée....?
  • - LFDS: "Le Vendée Globe", une course folle autour du monde par les trois caps.
  • - CFDH: Tonnerre de Brest, une course contre vents et marées pour trouver un trésor ?

  • Au même moment, un courant d'air chaud balaya le pont, une silhouette, drapée des mers du Sud apparut entourée d'un halo luminescent. Sa longue chevelure blonde tressée, lui conférait beaucoup de douceur. la fée Mélusine murmura à mon oreille. Les vents complaisant, chassaient les nuages.
  • Quelques rafales plus tard, j'apercevais le " bleu Vendée". Ce voyage enchanté exaltait mes sens, excités par la brise marine. Baigné de soleil, le "Bleu Vendéen" réchauffait mon coeur.
  • Nous survolâmes St Martin de Brem, le quartier des pêcheurs, l'or blanc des marais. Écarlates et pourpres, les roses trémières se pavanaient au soleil.
  • Balancées par le vent, elles frôlaient les façades des maisons basses, blanchies à la chaux.
  • Le parfum subtil des pins parasols m'ennivrait déjà. Les silhouettes majestueuses semblaient redessinées et modelées au gré du vent.
  • Regroupés, ils s'enlisaient dans le sable. Des branches sinueuses le caressaient pour offrir un cocon végétal, bercé par le vent...
  • Des clôtures basses de chaque côté des platelages en bois, protégeaient et encourageaient la végétalisation jusqu'à la Normandelière, la plage des dunes et des fous rires.
  • Désormais, la gardienne de ce sanctuaire, Artémisia, veille, encercle, fixe le sable, titille l'immortelle qui jubilé et prolifère d'aise. L'orchidée charme le chardon bleu, bleu jusqu'au sépia de la côte sauvage.
  •  
  • Bienvenue à Bretignolles sur mer. Les hérons cendrés, mouettes rieuses, sternes, oies bernaches s'y retrouvent pour glaner et picorer ce que la marée apporte.
  • Vue de la corniche, la roche métamorphique fascine, intrigue, sublimée par ses couleurs opalescentes. En descendant jusqu'à la crique de la Beschée. Les strates de schistes micacés, feuilletées, plissées, se brisent, se détachent, s'enfoncent lentement exposées aux embruns. Les bulots s'y accrochent taquinés par les crabes.
  • Effleurées par l'écume, chaque empreinte de Mélusine se métamorphose en Galet veiné de quartz et moucheté d'orange. La fée bâtisseuse sourit et s'envole vers sa grotte. 
  •  
  • À bientôt pour de nouvelles aventures avec le "Jardinier de la mer".....
  •  
  •  LE JE DU DICTIONNAIRE, TRESOR DE MOTS / Patricia

    Démarche : J’ai tiré une trentaine de mots en tout dans mon dictionnaire. À chaque mot tiré, j’ai initié une nouvelle phrase le plus spontanément possible.  Pour quelques phrases, j’ai utilisé deux mots tirés sans jamais changer l’ordre du tirage.
    De cette consigne, je l’ai transformée en un jeu de piste comme une chasse aux trésors me demandant à chaque fois où allait m’emmener le prochain mot, verbe ou adjectif.         
    Pour que cette pioche ne soit pas trop fastidieuse ou que le texte ne soit pas complètement absurde, je me suis donnée le choix d’un mot, d’un adjectif ou d’un verbe sur la page sélectionnée. Ce qui me laissait un peu de souplesse et de l’amusement.
    Je vous donne la liste des mots piochés : Feuillu, inintelligible, pavés, socialisé, vice-versa, tirer, costume, se délasser, détruire, s’ensauvager, gagnant, déterminer, se dessécher, initiative, épanouissement, inaction, holà, neuvième, amuser, cristal, démiurge, honoré, indécision, concéder, l’orée, hyperbolique, macabre, mer, résistance. Comme cela, si vous avez envie, vous pouvez reconstituer un autre texte avec votre propre inspiration. Ce serait amusant de comparer les chemins et les idées…
     
    Pavés de mots ou mots en bataille…
    Feuillu, le printemps l’était, mais inintelligibles renaissaient les mots, tels des pavés sous les pieds des voyageurs socialisés depuis l’avènement des ultra libéraux.
    Vice-versa le monde bougeait, l’argent par billion se recherchait.
    Il ne suffisait pas de le tirer de sa poche, même d’un beau costume en espérant se délasser, ni de détruire toute illusion autour de soi pour dynamiser ses envies, ses désirs. Même le philosophe espérait s’ensauvager pour retrouver toutes ses humanités.
    Gagnant, gagneur, au marché des marchands entrepreneurs, pour les autres, il fallait rester déterminé ! Pour ne pas se dessécher. L’initiative était bonne et parfois pleine d’épanouissement.
    Évidemment un vrai combat s’engageait contre l’inaction.
    Holà avait dit le sage, rencontré par hasard.
    C’était la neuvième fois et je m’en amusais. Le cristal des verres résonnait au divin des esprits médiatisés.
    À la santé des démiurges et autres créateurs qui avaient honoré ou refusé l’indécision.
    Pourtant tous les spectateurs concédaient beaucoup trop de candeur, à l’orée d’un temps chamboulé qui devenait hyperbolique et macabre.
    Alors l’homme, dans sa solitude, regarda la mer ancestrale lui parler de résistance…