- Proposition d’écriture à distance du 4 décembre 2020
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Rencontres, ateliers Textes et Images « L’Aventurière aux
semelles de vent »
- Alexandra David-Neel
- une
française née dans la banlieue parisienne (1868-1969)
- Première personne d’origine occidentale à
pénétrer au Tibet
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« Soyez à
vous-même votre propre lumière. Soyez à vous-même votre propre refuge. Trouvez
tout en soi ». Cette incitation à l’indépendance et sa rupture totale
avec le catholicisme devient une philosophie de vie.
Très tôt elle fugue pour quitter ses parents,
principalement sa mère, pour la Hollande, l’Angleterre, la Suisse et l’Italie qu’elle
découvre le plus souvent à pieds, mais dès l’enfance c’est la Chine qui la
subjugue. En février 1891, elle embarque à Marseille pour Ceylan, puis gagne
l’Inde. Elle écrit un carnet de voyage et son premier roman, Le Grand Art
est autobiographique. Elle revient en France, apprend le chant lyrique et donne
des concerts pour subvenir à ses besoins. Elle découvre Athènes, Tunis où elle
rencontre son mari en 1904. Il l’incite à reprendre ses voyages en espérant la
revoir bientôt. Il ne la reverra que quatorze ans plus tard. Ils s’écriront trois
mille lettres…
À quarante-trois ans, elle vit de ses
articles de voyages dans la presse, et écrit L’Inde hier, aujourd’hui et
demain. Elle débarque de nouveau en Inde, mais c’est au Tibet qu’elle veut
aller. Elle adopte un jeune tibétain de quatorze ans, rencontré dans le pays.
Alexandra choisit les chemins de
traverse : Japon, Corée, Mongolie, qu’elle parcourt à pas lents pendant
trois ans, logeant le soir avec son fils adoptif dans les monastères
bouddhistes. À la fin d’octobre 1923, elle franchit l’interdit, pénètre
clandestinement au Tibet, vêtue comme une mendiante, se fondant dans les
groupes de pèlerins. Elle y restera deux mois et de retour en Inde, elle
s’embarque pour retourner en Europe et y monnayer ses péripéties. Elle deviendra riche et célèbre et achètera
une propriété dans l’arrière-pays niçois baptisé « Samten-dzong, la
forteresse de la méditation ». Bien sûr peu de personnes ont un destin
comme Alexandra David-Neel, mais nous avons tous connu ou rencontré des
personnalités qui nous ont marqué, auxquelles nous avons un peu emprunté notre
philosophie de vie. |
Trois propositions d’écriture
Vous en choisissez une, mais vous pouvez en
faire deux, ou trois…
- 1/
Racontez un héros du quotidien en le plaçant dans un petit récit imaginé ou en
mémoire.
- 2/
Vous êtes héroïque et vous vous inventez un épisode de vie complètement
sublimé. Petit texte narratif pour se faire plaisir et se propulser dans
l’imaginaire des rencontres, des voyages, des instants qui nous marquent et
nous façonnent.
- 3/
Voyages, voyages… Vous prenez une carte ou un globe. Au hasard, vous pointez
votre doigt sur un lieu et le récit commence, même si vous avez aucune idée de
cet endroit, le nom devient évocateur et sujet de la découverte, de l’épopée,
voire de l’intrigue…
- IL Y A LONGTEMPS, EN HAUTE-SAVOIE.../ Sylvie
Il y a longtemps de cela je me suis rendue
dans une ville de Haute-Savoie, Annecy, pour y retrouver mon amie Véronique.Tous les ans elle m'invite à passer chez elle
une semaine et nous allons randonner dans la montagne.J'étais descendue la voir elle, son mari
Gilles, et les deux magnifiques filles qu'ils avaient maintenant. La décision
était prise, nous allions nous promener à côté d'une cascade. Arrivés près de cette cascade, avec Gilles, Véronique,
et les deux filles. Gilles fit un pari avec moi de sauter
au-dessus de cette cascade. Gilles sauta habilement par-dessus la cascade, et
il se retrouva sur l'autre rive. A mon tour de sauter…Malheureusement, je n'atteins pas la rive,
mon pied glissa sur le dernier galet et je me retrouvais dans cette eau froide.
Gilles n'a eu que le temps de me tirer par mon tee-shirt. Il n'y a aucun doute,
Gilles, ce jour-là, était le héros qui me sauva la vie.
- Héroïque / Cécile
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- Au sommet de la montagne où je
suis actuellement ; il y a de la neige. Le froid ne guérit pas mes ardeurs. Au
contraire, combattante mais réfléchie, j'ai grimpé le revers le plus praticable
du chemin. Bien en haut, d’où je suis maintenant, je flotte parmi les nuages.
La route parcourue fut simple et belle. Sans pensée subversive ni tracas
latent. Je montais donc en confiance dans l'émerveillement et la contemplation
de ces masses neigeuses. Les arbres jonchaient l'espace et modifiait mes
repères. Autant dire que tout voyage Il émane un ressort appelé l’échange entre
l'intérieur et l'extérieur. Mais arriver au sommet dans cette immensité qui est
la nature. Seule, sans jamais vraiment être seule, habitée des gens que j'aime,
je rétrécis. Voyez-vous là-haut, je me sens si petite, et si grande, à la fois,
tant le monde nous reflète. Oui, je m'envole. Et dans mon rêve de grandeur, je
suis si puissante. Que suis-je venu chercher ? Si ce n’est ce sentiment
d'existence à l'humanité. Est-ce bien donc cela dont il s'agit depuis le début
? Certes, soudain une tempête approche. Je me trouve au dépourvu. Le vent est
violent et la neige roule. Je suis gelée, je dois descendre désormais de ce
lieu maudit. Mes forces me perdent jusqu’en bas. Arrivée enfin dans un lieu
plus Clément, je me remémore cet instant ou je suis passé du monde à moi-même
dans une réalité brutale, j'ai ce goût amer de mes souffrances physiques et
j'ai encore froid. Que sommes-nous sinon une énorme énergie, dans une enveloppe
qui n'échappe pas à la douleur
VOYAGES, VOYAGES.../ Joël
- 2022, le coronavirus
est éradiqué, tous les pays du monde entier sont désormais accessibles aux
touristes, je décide de réaliser une partie de mes rêves : aller visiter l'Antarctique,
les pays nordiques et la Patagonie.
- Je pars pour trois mois pour un circuit
organisé par les magazines Géo et National-Géographie qui présente la
caractéristique d'alterner des séjours à l'hôtel et d’autres chez l'habitant,
avec l'intervention de conférenciers, sur la géographie, l'histoire, les
coutumes des sites visitées et sur les grands voyageurs et écrivains.
- Ainsi sont prévues
des conférences sur Alexandra David Néel, Fernando de Magellan, le commandant
Cousteau, Thomas Cook, Frison Roche, Haroun Tazieff, JB Vannier, Nelly Bly, la
journaliste intrépide qui réalisa le voyage imaginée par Jules Verne dans
« Le Tour du monde en quatre-vingt jours » en 1890.
- Puis Clarence Stinnes, riche héritière
allemande qui, avec son caméraman, fit le tour du monde en voiture ainsi que
Smith et Nelson, qui furent les premiers à faire le tour du monde en avion,
Cristiano Kempf, auteur des livres « L’ours blanc » et enfin en Patagonie
un concert est prévu avec des artistes locaux et Florent Pagny qui interprètera
sa chanson « Une balade en Patagonie ».
- Au niveau gastronomique, il est prévu de
manger en priorité des produits locaux et des spécialités comme le saumon frais
gravlaks et divers poissons, les kanelbullars, les pommes de terre Hasselbach,
le ragout Kalops ….
- L’Antarctique :
un voyage inoubliable à travers les derniers espaces vierges de la planète. Des
souvenirs inoubliables avec des photos extraordinaires. Des manchots barbus sur
un iceberg avec leurs petits ébouriffés et joufflus, un orque venant respirer à
la surface, des baleines à bosse qui nous escortent près du bateau pendant
plusieurs minutes, les silhouettes surnaturelles des icebergs se dessinant sur
le ciel bleu, l'éclat bleuté des glaciers, les pics enneigés, le froid cinglant
de l'air, les cris des oiseaux, les vents polaires, les craquements de la
glace.
- La Norvège : les
Fiords, ces profondes vallées en U creusées dans la roche par le mouvement des
glaciers formés il y a trois millions d'années. Le roi des fiords, le
Sognefjord est le plus long et le plus profond du monde. Deux soirs de suite le
bonheur absolu : ça déchire la nuit rapidement des aurores boréales, la
manifestation colorée verte, mauve, rose, jaune par flashs successifs.
- L’Islande : le fameux Spitzberg, un récital
de paysages dantesques où les éléments terre, feu, eau, s'entremêlent. Terre de
feu où l'on trouve plus de deux cents volcans, le dixième du pays, recouvert de
champs de coulées de lave, visite au plus grand cratère le Snaefellsjokuu, par
où Jules Verne fait enter ses héros en route pour « Le centre de la
terre ».
- Les geysers en activité qui crachent toutes
les trois minutes. Et en Finlande un weekend dans l’une des célèbres cabanes,
lieu du bonheur à la nordique.
- Au Groenland, dans la baie de Dore, site minéral
et désert froid, où les icebergs
s'accumulent et où l'on peut observer des bœufs musqués, des phoques, des
bélougas, et enfin des ours.
- La Patagonie :
Ushuaïa la ville, le cap Horn, les iles Galápagos, les glaciers de la
Cordillère, Darwin, l'ile de Magdalena où nichent des manchots par milliers, le
parc national Torres del Paine avec l'infinité de ses forêts, ses pics de
granit et ses lacs azurés.
- Apothéose argentine, le géant de glace, le
légendaire Perito Moreno.
- Enfin les iles Galapagos,
dit l'archipel enchanté, à mille kilomètres des côtes équatoriennes, véritable
musée vivant ou cohabite une incroyable diversité d'espèces uniques et peu
farouches dans un décor lunaire d'iles volcaniques. Des tortues géantes, des
iguanes uniques au monde, des albatros, pélicans, fous à pattes bleus, manchots
et otaries. Le bonheur à l'état pur.
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- Et devinez la bêtise
que j'ai faite ?
- Alors que nous couchions chez l'habitant dans un petit
village en plein milieu de la Patagonie, victime d'insomnie, je décide sans
faire de bruit de partir à l'aurore me promener, en détachant le chien de la
maison, un husky, avec qui j'avais eu dès le premier instant de notre rencontre
un très bon contact. Je prends le soin par prudence de prendre le fusil du
propriétaire de la maison avec moi, tout en sachant que je suis un piètre
chasseur.
- Après vingt minutes de marche dans un chemin
escarpé, je vois le Husky se figer en haut d'une bute, le poil dressé, grognant
et regardant fixement en direction de la rivière en contrebas. Je me mets à
courir pour le rejoindre et là, je distingue au bord de la rivière un énorme
Grizzly en train de boire. Impossible de rejoindre la rivière, faire demi-tour
sans bruit ? Attendre qu'il parte mais le chien va-t-il rester calme
longtemps et l'ours ne va-t-il pas sentir nos odeurs ?
- Tirer avec le fusil emporté ? Je tremble
de peur et je suis mauvais tireur. Le temps que je réfléchisse avant de prendre
une décision, brusquement il relève la tête, se dresse sur ses deux pattes
arrière et regarde et sent dans notre direction en émettant un grognement pas
amical du tout ! Il s'avance dans notre direction la distance avec nous
s'amenuise de plus en plus, je prends le fusil et je le mets en joue, la
femelle Husky a le poil hérissé et se mets à hurler à la mort. Il s'arrête à
quelques mètres du chien et se dresse de nouveau sur ses deux pattes arrière en
émettant un grognement d'intimidation. Je suis mort de peur, j'imagine que la
chienne vas se sacrifier et se faire écharper et que je vais en profiter pour
courir mais qu'il aura vite fait de me rattraper ! Les deux animaux
s'observent, se jaugent pendant deux minutes interminables. Soudain, l'ours,
miracle, estimant que le jeu n'en vaut pas la chandelle se retourne et se
dirige à grands pas vers la rivière d'où il venait. Le Husky, pensant qu'il a
gagné la bataille de l'intimidation l'accompagne à distance, en aboyant avec
force intensité pour le dissuader de changer d'avis. Tout s'est passé très
vite, je suis conscient d'avoir échappé à la mort sur les terres de la
Patagonie au Chili. Je suis rentré en essayant d'être discret mais le
propriétaire m'attendait pour déjeuner et me dit dans un anglais hésitant que
j'avais bien fait de prendre son fusil et d'emmener la chienne car une famille
d'ours rodaient dans le coin depuis quelques jours.
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- Vu le succès de ce
voyage les directeurs des revues Géo et National Géographic nous ont annoncé au
repas de gala du dernier soir qu'ils avaient décidés de faire un voyage l'année
suivante sur le même principe.
- Leur projet étant la découverte des USA et du
Canada ainsi que l'Asie, à l'exception de la Chine vu que ce pays est boycotté
par l'ensemble de la communauté internationale après les découvertes sur leurs
implications dans la pandémie et leur pratiques économiques et d'espionnage.
- Au programme donc en 2024 le Grand
Canyon, la vallée de la mort, Yosemite, les chutes du Niagara, New York,
San-Francisco, la Nouvelle Orléans et le fleuve Saint-Laurent, Miami, Los
Angeles, les bayous.
- Et dans un genre complètement différent la
magnifique Baie d'Hailong, le Mékong, les marchés flottants, la Thaïlande, le
Cambodge avec le célèbre temple d'Angkor, les magnifiques paysages de la forêt
du Laos. Et la succulente cuisine made in USA de chez Mac Do, le délicieux Big
Mac hamburger et les gâteaux de toutes les couleurs bourrés de crème fraiche et
de chantilly, suivis de la bonne cuisine asiatique mais parfois douteuse au
niveau hygiène et fraicheur, sans penser à ce qu'ils auraient pu, sans nous en
informer, joindre du chien grillé !
- ANTARCTIQUE/ Colette
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- Qu’est-ce qu’il lui avait pris de parier, comme ça sur un
coup de tête, qu’elle pouvait partir à l’autre bout du monde, voir les manchots
et la banquise ? Gaîa était impatiente et une fois de plus, son impatience
allait sans doute lui jouer des tours !
- Elle avait combien de temps pour se
préparer ? Trois petits mois pour trouver un voyagiste, acheter son
équipement et se préparer physiquement. Un vrai défi, mais elle en avait vu d’autres
et son corps était habitué aux températures extrêmes et à l’effort ; là
quand même, son idée de fermer les yeux et de mettre son doigt sur un point de
la mappemonde qui allait désigner son prochain lieu de voyage… Bon, elle
n’était pas du genre à se défiler et elle avait voulu crâner devant Junon, quelle
idiote !
Et d’abord comment financer ça ?
Entre douze et dix-huit mille €uros, pas rien ; elle allait devoir
supplier sa mère encore une fois, lui promettre d’arrêter ses lubies et de
gagner sa vie une bonne fois pour toutes.
Et le voyage ? A moins d’un
désistement, pas moyen de trouver un billet, ça se réservait un an à l’avance.
Mais à cœur vaillant rien d’impossible ! Comme lui avait seriné sa mère, pendant
toute son enfance. Son prénom était associé à la force, à la fécondité et dans
son cas à la multiplicité. Car il lui faudrait dix bras, cinq paires de jambes
et trois cerveaux pour préparer ce périple, même si les voyagistes livraient
tout « clés en main ».
Elle alla sur internet pêcher le plus
d’infos et de sites, pour le voyage et l’équipement. Puis elle lista le nombre
de séances de préparation physique, rien que pour la respiration en altitude et
l’endurance, car elle s’était un peu reposée sur ses lauriers ces derniers
mois. Elle s’arrêta de noter pour se mettre en tailleur et respirer, en ouvrant
ses chakras, et son esprit.
Gaïa se laissa aller,
entre les icebergs et les manchots, mélangeant le ciel et la mer, le bruit du
vent se substituant à celui des animaux. Elle était en combinaison de ski,
doubles paires de gants, bonnet, deux paires de chaussettes, lunettes, la
totale.
Prête à affronter le grand froid,
prête à se surpasser, bien que son aventure à venir n’ait rien à voir avec
celle des baleiniers ou des aventuriers du siècle précédant qui risquaient
leurs vies à tout moment. Elle continua de voguer au milieu des flots
déchainés, puis calmes, s’émerveillant des baleines au loin ou des manchots qui
déambulaient le long de la côte. Ses cinq sens étaient en éveil : le nez
rempli d’iode, les yeux des animaux marins, les mains du contact de la glace de
la banquise, les oreilles du chant des baleines et la bouche …pleine du sel de
l’océan.
Elle y était, presque. Elle n’avait
qu’à réviser les classiques, les récits d’Alexandra David-Neel - bon elle
c’était au Tibet qu’elle avait été pionnière, mais quand même la première femme
a être entrée au Tibet ! Et Charcot, le grand découvreur du Continent Blanc,
qui avait à bord de son petit trois mats hiverné et amassé des tonnes de
données scientifiques (il avait couvert 1000 kilomètres de côtes), botaniques
ou zoologiques dans des conditions extrêmement rudes et avec très peu de matériel.
Du coup Gaïa se sentit minuscule et
son entrain se réduisit à une peau de chagrin.
Mais elle n’avait pas dit son dernier
mot. Elle défit ses cartons, sortit ses vêtements les plus chauds, et alla
courir sous la chaleur, avec en guise de musique : Haut les cœurs, tu
vas y arriver ! Elle fit ses dix tours de parc, dévisagée par les
passants, à cause de son bonnet et de sa doudoune, revint chez elle gonflée à
bloc.
Pour elle le compte à rebours avait commencé.
- EN ALLANT VERS SYDNEY / Patricia
- Aux
jeux des exercices littéraires, je piochais Sydney, Australia. Des précisions
s’imposaient. Je décidais, avant tout départ, de décomposer le nom de cette
ville. Sydney, Syd, me faisait penser phonétiquement à la pièce de Corneille,
le Cid et Ney, nom d’un maréchal d’Empire, ami jusqu’à la mort de son mentor
Napoléon Bonaparte.
- Je réfléchissais, il ne suffit pas de
s’embarquer pour une terre inconnue pour que le voyage prenne sens dès le
départ. Je n’avais pas et n’ai toujours pas comme Alexandra D-N le besoin
impératif de visiter un pays précis et en particulier l’Australie. À y
réfléchir, ce que je connaissais de ce pays était trop en référence avec
l’apartheid et ce type de séparation raciale ne me plaisait pas. Voilà pour les
hommes et leur politique.
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- Mon
intérêt se portait plutôt sur les premiers habitants du continent, répertoriés
comme tels, d’ailleurs plutôt les derniers sur l’échelle de l’égalité des
chances, les Aborigènes. Ce nom résonne bien pour une aventure sur papier.
- Le nom, Aborigène me faisait penser aux
Papous, n’habitant pas très loin de leurs frères australiens. Ils me faisaient
rêver quand j’étais petite, Papous, papouilles… L’aventure comme une tendresse
amoureuse, mais ce n’est pas ce que nous rappellent les grands aventuriers, ils
parlent de prise de risques, de difficultés, de peurs dépassées, de bonheurs
mérités... Sinon, nous aurions plein de vocation, qu’est-ce que vous
faites dans la vie, moi, profession
voyageuse, moi aussi et moi aussi, c’est peinard et cela rapporte
gros.
- Et pour toute explication Vous comprenez… Les
adultes sont de grands enfants et nous avons dans nos sacs à dos Louis Vuitton
beaucoup d’histoires à vous raconter… Vous pouvez les trouver aussi sur
tablettes à télécharger.
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- Bon ! Revenons à
nos moutons… Australiens, bien sûr. J’ai tiré Sydney et c’est le moment de
décoller. Aujourd’hui, on ne prend plus le bateau pour aller d’un pays à
l’autre. Dommage, le voyageur avait le temps de s’affoler en réalisant ses
choix : de tout laisser tomber en laissant sa vie de famille et son
confort derrière lui, de se faire une raison quant à sa survie éventuelle, de
s’habituer aux décalages de tout bord et entrevoir changement de temps et de
nourriture etc.…
- Reprenons ! Le Cid, dilemme cornélien où
l’amour s’oppose au devoir et le maréchal d’empire qui a préféré mourir que de
trahir son ami. Les cartes étaient jetées, pas celles d’un territoire
hypothétique, mais celles d’une destinée, d’une trajectoire...
- Mon intuition me guida. Je devais rencontrer
Bouche Dorée, née sous le signe du Capricorne dont la devise et
philosophie de vie m’intriguait : “ Je me conserve bien car je vis toujours
entourée de gens heureux”. Comment est-t-il possible de vivre entouré que de
gens heureux ? Cette maxime me donnait à penser. Cette femme saura me
donner l’itinéraire ou le plan pour trouver le chemin du cœur dans Sydney.
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- Lundi
16 heures, heure de Paris. J’embarquais avec une adresse en poche, adresse
donnée par un ami m’expliquant que Bouche Dorée continuait de voyager pour
affaires. Dans l’avion, je m’informais, quelques petites notes sur le passé de
Bouche Dorée : femme brésilienne qui défend les causes perdues en leur
faisant parvenir armes et argent. Assurément, les deux mamelles jumelles seront
bienfaitrices pour certains voyageurs poètes du XIX° siècle, lire les aventures
d’Arthur Rimbaud en Afrique.
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